51º43'39" Latitude Sud : Puerto Natales

Bonjour,

Désolé de ne pas pouvoir vous écrire plus souvent. Cependant, je suis en train de réaliser un tour de l'Amérique, pas un tour des Cyber-Cafés du continent !!
Pour le titre de cet article, j'avais le choix entre "Christophe, Fils des Terres du Sud", "Je pue et j'aime ça" et "Il faut sauver le soldat Ryan". En effet, chacun d'entre eux représente une partie de ce que j'ai à vous raconter aujourd'hui. J'ai finalement choisi la position géographique - au moins la latitude - de la ville de Puerto Natales dans laquelle je me trouve. Il s'agit, pour l'instant, de l'endroit de plus au Sud dans lequel un Christophe LARDIERE n'a jamais été !!!

"Christophe, Fils des terres du Sud" (Chason associée pour apprécier le paragraphe : "Fils des Highlands" du groupe GOLD)

Revenons à nos chapitres. Le premier concerne ma première, deuxième et plusieurs parties même de mes impressions sur la terre de feu. A mon arrivée à Puerto Natales au Chili il y a une semaine, j'ai été frappé par le paysage : Un mélange de Côtes Bretonne et des Alpes. L'endroit ressemble à un lac de montagne avec une odeur de Goemont - C'est un fiord - avec pour fond de paysage, les premiers sommets enneigés de la cordillère des Andes. La ville ressemble, quant à elle, à ce que j'ai toujours imaginé des villes de cette partie du monde. De petites maisons en bois et en tôle séparées par des rues désertes et le vent du pôle tout proche. En fait, je me sens déjà comme chez moi dans cette petite ville du bout du monde. Enfin, lors de ma rando dans le parc Torre del Paine, j'ai connu le froid, la faim, le vent et la neige mais j'ai relevé brillament ce challenge.

"Je pue et j'aime ça" (musique : "Ose" de Yannick Noah.)

De quel challenge s'agit-il me demanderez vous-alors. Et bien, il s'agissait pour moi de boucler en 5 jours le fameux "W" - La rando la plus célèbre du parc - en autonomie totale pour la nourriture. Ce parc est le paradis des trekkeurs. Les vêtements Quechua, la marque des vêtements de rando de Decatlhon, trouvent ici leurs limites et je sors donc une artillerie à base de North Face.
Le paysage est un paysage de montagne classique à ceci prêt que l'on marche vraiment pas loin des glaciers, le panorama sur les fameuses Torres est unique et le bruits des craquements des glaciers le soir et le son lointain des avalanches quand on dort dans la tente donnent un environnement sonore difficilement trouvable en France.
Je ne m'étendrai pas sur le paysage, vous regarderez les photos. Juste une petite conclusion :
Je n'ai pas l'habitude de me vanter, enfin j'espère, mais ma préparation était niquelle : Le matériel était celui qu'il fallait, bonne estimation du besoin en nourriture, physique suffisant pour parcourir le W dans les mêmes temps que les golgotes Suisses. Petites ombres au tableau : La prochaine fois, j'emmene autre chose que des pates car au bout du 5e jour, je n'en pouvais plus! Et j'emmenerai aussi du chocolat en guise de récompense après 7 heures de marche!
Mais qu'est ce qui motive le titre de ce paragraphe me direz vous? c'est simple, j'ai fait cette rando à la dure : Autonomie en nourriture, portage de tente, camping pratiquement sauvage et sac de 14 kilos sur le dos. Quand on traduit, celà donne : Pas de place pour les rechanges dans le sac et pas de douche pendant 5 jours. Les journées étant difficiles, je vous laisse imaginer l'état des mes chaussettes et de mon tee-shirt!!

"Il faut sauver le soldat Ryan" (Bien regarder le film du même nom avant!!)

Dans ces moments difficiles de rando comme j'ai pu le faire (mais les vrais montagnards riront car finalement c'était relativement simple) , il ne faut JAMAIS, oublier son potes sur le champ d'honneur. Laisser un amis sur place, c'est laisser une part de soi-même. J'ai donc eu, pour le dernier jour, à aller rechercher Ryan, laissé par erreur dans le refuge situé à la mi-etape de la veille. Ryan, c'est mon amis depuis 16 ans, mon meilleur confident lors de mes voyages en solo : Mon couteau Suisse. Pratiquement arrivé au dernier camping, je me suis aperçu que je l'avais laissé dans le refuge où j'avais mangé le midi. Après une courte nuit pour récupérer des efforts, je me suis donc levé à l'aube pour repartir en arrière. Et je l'ai retrouvé, là, gisant sur la table.... Heureusement pour lui et pour moi, j'ai pu le reprendre et choper ensuite le bus pour revenir à Puerto Natales.
On notera, à mon désespoir, que j'accorde trop d'importance à ce couteau au moment même où je lit un livre du Dalai Lama sur la philosophie Boudhiste consistant notemment à ne donner aucune importance à la valeur des objets qui nous entourent.... Mais je ne suis rendu qu'au premier chapitre!!!

Avant de conclure, juste un petit coucou à Claire et David, un couple de Français vivant au Quebec avec qui j'ai terminé le trek. Bonne Chance pour leur tour du monde des Marathons! Au passage, nous avons fini en bons terriens autour d'une biere pour fêter la fin du trek. Pourquoi en bons terriens? Parce que de toutes les sociétés que j'ai rencontrés lors de mes voyages, j'en ai tiré 2 points communs : Le goût pour l'alcool et la spiritualité. ( Pas encore de quoi jeter de nouvelles bases pour une nouvelle théorie sociologique mais c'est cependant mon sujet de reflexion préféré du moment : Pourquoi les sociétés modernes essayent d'hanihiler ces 2 points communs cités plus haut pour nous enfermer dans la société de consommation et du Tous Pareils?)

Demain, je continue ma route vers le Sud, destination Ushuaia. Les estimation pour le trajet sont pour l'instant : Noel à Valparaiso, nouvel an vers Salta en Argentine.

A bientôt!